France / Provence

Trets

Vue de Trets. Photo de Jclpaca – Wikipedia

Important au Moyen Âge puisqu’il abritait un studium papale, le village accueillait une communauté juive. Elle était logée dans l’actuelle rue Paul-Bert qui, à l’époque, se nommait carriera judaica ou encore judea. Le quartier juif tretsois n’est pas sans rappeler celui de Gérone en Catalogne. Malheureusement, aucune restauration n’a encore été entreprise. La façade médiévale de la rue Paul-Bert pourrait être un vestige de la synagogue.

Selon les recherches de Fred Menkès, cité par Danièle Iancu-Agou dans son livre Provincia Judaica : Dictionnaire de géographie historique des juifs en Provence médiévale, Trets figurait en 1283 parmi la liste des villes (avec Cadenet, Istres, Lambesc, Lançon, Pertuis et Saint-Maximin) autorisées à posséder une synagogue et un cimetière juif moyennant redevance annuelle en poivre.

Ancienne synagogue, rue Paul Bert de Trets. Photo de Le Passant – Wikipedia

Des documents datant de 1326 mentionnent un quartier juif proche de l’actuelle rue Paul-Bert. Leur venue date probablement du 13e siècle et est attestée dès 1308, y louant des habitations, restant la propriété de nobles et personnalités locales. La ville est alors très accueillante à l’égard des juifs, permettant à de nombreuses familles subissant une situation difficile dans d’autres villes de la région d’y trouver refuge. Ainsi, entre 1325 et 1339 on trouve à Trets quatre juifs appelés « de Hyères ».

Après deux décennies ils deviennent propriétaires et se verront par la suite autorisés à acquérir des biens dans d’autres quartiers de la ville. La communauté juive devenant prospère à partir des années 1330 et aux achats immobiliers s’ajoutent ceux de vignes, principalement pour préparer le vin rituel et non pour le commerce.

La synagogue tretsoise daterait de 1283, l’année du document autorisant sa construction dans la ville. Elle se situait dans l’ancienne rue des Juifs, nommée aujourd’hui rue Paul-Bert. S’y gère les activités de la petite communauté juive de la ville, notamment les œuvres sociales d’aide aux pauvres.  La synagogue de Trets sera vendue en 1493, dans la vague de conversion forcée et de l’expulsion. Des incertitudes demeurent aujourd’hui sur l’immeuble de cette rue qui aurait accueilli la synagogue, malgré les recherches effectuées récemment.