Ici, la présence juive remonte au moins au XIIIe siècle. Les juifs vivaient dans la rue Hébraïque, qui devint leur lieu d’habitation obligatoire en 1453. Elle n’a guère changé depuis. Ils obtinrent le droit de construire une synagogue en 1494.
C’est probablement sur les restes de cette ancienne construction qu’en 1772 commencèrent les travaux de l’actuel ensemble synagogal : au premier étage, se situe l’école des hommes ; le four à pain et l’école des femmes, qui faisait également office de boulangerie, se trouvent au rez-de-chaussée. Cet ensemble présente la particularité d’être, encore de nos jours, dans son cadre originel. Il est composé de deux éléments distincts: la synagogue cavaillonnaise, qui forme un passage couvert au-dessus de la rue Hébraïque, et le mikveh, situé au sous-sol d’une cour, auquel on accède par un escalier de dix-sept marches. La synagogue est aménagée sur le même modèle qu’à Carpentras: boiseries, ferronneries, colonnes cannelées, fauteuil du prophète Élie, tabernacle encastré dans le mur, et la tévah en hauteur, soutenue par quatre colonnes en bois.
À la différence de Carpentras, la boulangerie/école des femmes ne possède aucun accès direct avec la partie haute de la construction (l’école des hommes et la synagogue). Dans cette salle, vous verrez le four à coupole de pierre, la table à pétrir, ainsi que le Musée judéo-comtadin dans lequel se trouve l’un des témoignages archéologiques les plus anciens de la présence juive en terre de France: une lampe à huile trouvée dans un oppidum près d’Orgon. Cette lampe est datée du tout premier siècle de notre ère.
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