La présence juive en Sicile semble dater depuis au moins deux milles ans. Certaines traces archéologiques et le vécu de personnalités de l’époque comme l’historien Caecilius de Calacte en attestent.
Les différentes conquêtes de l’île, notamment par les Arabes, les Normands le long des siècles évoquent leur présence également. Qu’il s’agisse des villes de Palerme, Syracuse, Naso, Messina ou Catane.
En 1171, Benjamin de Tudèle mentionne dans son célèbre carnet de voyage l’existence de communautés juives dans les villes de Palerme et Messina.
Au 14e siècle, Frederick II (1296-1337) protégea les juifs face aux persécutions des Croisades et menaces religieuses, leur permettant aussi d’exercer différents métiers, notamment dans le traitement de la soie. Néanmoins, ils ne furent pas autorisés à en pratiquer dans le domaine de la médecine ou la gouvernance. Frederick III accorda une protection similaire aux juifs face aux menaces religieuses.
De la fin du 14e siècle à 1474, la situation des juifs s’améliora, notamment avec la levée des restrictions professionnelles et urbaines.
Néanmoins, en cette année-là 360 juifs furent massacrés dans la ville de Modica. Et probablement près de 500 à Noto. L’enchainement de violence se poursuivit, malgré la tentative occasionnelle de dirigeants de les protéger.
Suite aux mesures prises par l’Inquisition en Espagne, les 30 à 40000 juifs de Sicile furent contraints de quitter l’île lorsqu’un décret fut publié en 1493.
La plupart partirent, certains se convertirent et d’autres vécurent en marranes. Il y avait alors une cinquantaine de communautés, dont la plus grande fut Palerme avec 5000 juifs.
Peu de juifs retournèrent depuis, malgré quelques tentatives au 18e siècle principalement. On estima ainsi qu’en 1965 seuls une cinquantaine de juifs y habitèrent. Néanmoins, des recherches contemporaines témoignent du grand nombre de Siciliens ayant probablement des origines juives.
Un regain d’intérêt pour le patrimoine culturel juif de l’île se manifesta lors de la découverte d’un mikveh en 1987 dans la ville de Syracuse. Surtout que le mikveh fut très bien préservé du temps. Le rabbin Di Mauro, qui naquit en Sicile avant d’émigrer vers les Etats-Unis, retourna sur l’île en 2007 et remis sur pieds une vie juive.
Dans les années 2000, des associations commencèrent à organiser des festivités, recherches et conférences à Palerme, notamment par l’Institut italien d’études juives, afin de mettre en lumière l’histoire juive de Sicile. Cela en lien avec la communauté juive de Naples, la principale du sud de l’Italie.