« Ici est inhumé le corps de sieur Salomon Perpignan, l’un des fondateurs de l’École royale gratuite de dessin établie en l’an 1767 du règne glorieux de Louis XV en la ville de Paris […]. Décédé le 22 février 1781. » Vous décrypterez ces mots sur l’une des tombes du plus vieux cimetière juif de Paris. On peut juger ainsi de l’importance sociale acquise par les juifs « portugais » dans le Paris du XVIIIe siècle où ils n’étaient pourtant que tolérés exceptionnellement, l’édit d’expulsion étant toujours en vigueur.
C’est le 3 mars 1780 que Jacob Rodrigue Pereire, « agent de la nation juive portugaise à Paris », achète ce petit terrain. Une ordonnance donne une existence légale à ce cimetière : les juifs peuvent s’y faire enterrer « nuitamment, sans bruit, scandale, ni appareil en la matière accoutumée ». Il ferme définitivement ses portes en 1810, lorsque le cimetière du Père-Lachaise consacre un carré aux sépultures juives. Il est aujourd’hui coincé entre les hauts immeubles de ce quartier moderne.
On trouve également dans le quartier de Montmartre une belle synagogue . Ce quartier où vécurent de nombreux juifs avant-guerre comme les familles du dessinateur Marcel Gotlib et de l’auteur Joseph Joffo.